🧠 Ettore Majorana : le génie silencieux qui a disparu… et peut-être tout compris
En 1938, un homme monte sur un bateau à Naples, direction Palerme. Il s'appelle Ettore Majorana. Il est physicien, discret, considéré par ses pairs comme un génie rare. Il n’a que 31 ans. Et ce jour-là, il disparaît.
🧬 Un savant pas comme les autres
Majorana naît en 1906 en Sicile. Très vite, il rejoint à Rome le groupe de Fermi, qu’on appellera plus tard les « ragazzi di via Panisperna ». Il est brillant, rapide, mais déroutant. Son esprit mathématique surpasse celui de la plupart de ses collègues. Fermi lui-même avoue : « Il n’avait pas besoin de démontrer, il voyait les résultats. »
Majorana n’écrit que peu, mais chacune de ses publications marque les esprits. La plus célèbre : une théorie sur les neutrinos.
À l’époque, on pense que chaque particule a une antiparticule. Mais Majorana imagine un scénario étrange : et si le neutrino était sa propre antiparticule ?
Une particule "miroir", insaisissable, quasiment indétectable, qui défierait la symétrie habituelle. Cette hypothèse reste aujourd’hui au cœur de la recherche sur l’antimatière, la matière noire, et même sur l’origine de l’univers.
👉 On les appelle depuis : les neutrinos de Majorana.
❓ Disparition, mystère, hypothèses
En mars 1938, Majorana, récemment nommé professeur à Naples, part sans prévenir. Il envoie une lettre à son collègue Antonio Carrelli, semblant annoncer un suicide. Mais le ton d'une deuxième lettre contredit la première. Aucune trace ensuite. Ni corps, ni témoin fiable. Les recherches échouent. Le régime fasciste ferme le dossier.
Les hypothèses se multiplient :
-
Suicide par mélancolie profonde ?
-
Fuite volontaire dans un monastère ou en Argentine ?
-
Refus moral de collaborer à des recherches nucléaires à l’aube de la Seconde Guerre mondiale ?
-
Ou même enlèvement ou défection, selon certains récits plus romanesques.
🧩 Un héritage à double face
Majorana est devenu une figure mythique. Le savant qui aurait vu venir Hiroshima avant tout le monde. Celui qui aurait compris que la science pouvait devenir une arme. Et qui, au lieu de continuer, aurait choisi de se retirer, de s’effacer.
Un fantôme de la science moderne.
Ou un visionnaire absolu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire