🩺 Le grand déni : démographie médicale vs vieillissement de la population

📉 Une hausse trompeuse

À première vue, les chiffres sont rassurants : le nombre total de médecins en France continue d’augmenter légèrement. Mais cette courbe globale cache une autre réalité, bien plus préoccupante :

le nombre de médecins en activité régulière baisse, pendant que la population vieillit rapidement.

📊 Un graphique qui dit tout

Ci-dessous, un graphique comparant trois tendances depuis l’an 2000 :

  • La courbe pointillée représente le nombre total de médecins en France (y compris retraités ou en activité partielle).

  • La courbe bleue montre ceux en activité régulière, c’est-à-dire réellement disponibles pour soigner.

  • La courbe orange reflète la croissance continue de la population de plus de 65 ans, celle qui consomme le plus de soins.

👉 Résultat : un écart croissant entre les besoins médicaux et la capacité réelle du système à y répondre.


⚙️ Un mécanisme prévisible… mais volontairement ignoré

Depuis 30 ans, les démographes, les économistes et les médecins tirent la sonnette d’alarme :

  • Le papy-boom allait faire exploser la demande en soins.

  • Le numerus clausus (instauré en 1971) limitait volontairement le nombre de médecins formés chaque année.

  • Et le temps de formation d’un médecin (10 à 12 ans) rend toute correction très lente.

Mais malgré ces signaux clairs, aucune politique structurelle cohérente n’a été mise en œuvre à temps. Le problème n’est pas nouveau. Il a juste été… refoulé.


🚨 Conclusion : quand le soin devient gestion de pénurie

On vit plus vieux, on a besoin de plus de soins, mais on forme moins de médecins.
On a remplacé l’anticipation par des "plans santé", des primes ponctuelles, et des solutions court-termistes.
Ce n’est pas une fatalité, c’est une erreur organisée, presque planifiée.
En médecine comme ailleurs, nier le réel finit par coûter plus cher que d’y faire face.

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