Mourir pour des idées ? Oui… mais lesquelles ?

« Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente. »
— Georges Brassens

Je repense à Julius et Ethel Rosenberg.
Deux Américains, communistes, juifs, condamnés à mort en 1953 pour avoir transmis des secrets nucléaires à l’URSS.
Lui probablement coupable. Elle, probablement pas.
Mais tous deux exécutés, ensemble, sur la chaise électrique.

Ils sont devenus des symboles — pas seulement du maccarthysme ou de la guerre froide, mais aussi de cette vieille tentation :
mourir pour une idée.


Le communisme leur paraissait juste. L’Amérique, injuste.
Ils croyaient peut-être défendre un idéal de fraternité contre un capitalisme brutal.
Mais l’idée qu’ils servaient — l’URSS stalinienne — était déjà gangrenée par la terreur, les purges, et l’antisémitisme d’État.

Et voilà le drame :
ils sont morts pour une idée qui les aurait écrasés elle-même.


Les idéologies sont comme les dieux antiques :
elles exigent des sacrifices, des martyrs, et des silences.
Et elles laissent derrière elles des listes de morts — sincères, parfois courageux, mais instrumentalisés.

Les Rosenberg n’étaient ni héros, ni monstres.
Ils ont été ce que sont souvent les "croyants politiques" :
des cibles idéales pour les bourreaux, et des objets utiles pour les propagandes.


Je ne jette pas la pierre.
Je ne les défends pas non plus.

Mais à l’heure où certaines idées reviennent en majuscules — Progrès, Peuple, Nation, Race, Sécurité, Révolution, Dieu, Climat… —
je repense à Brassens.

Et je me dis qu’il avait tout compris :

Les idées, c’est très bien.
Mais vivre avec elles vaut mieux que mourir pour elles.

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